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Le tour de Grande Bretagne en Rhéa 850 Timonier, partie 3 de Grimsby à Wick
cruising around britain in a Rhéa
Description

Voici la troisième partie de l’aventure de Philip Davies et Nigel Boutwood, dans leur tour de Grande Bretagne à bord de leur Rhéa 850 Timonier. Vous retrouverez dans les actualités de notre site la première et deuxième partie.

 Les ports que nous avions choisis avant de partir pour notre tour autour de la grande Bretagne l’avaient été pour deux raisons. Tout d’abord il devait y avoir un accès possible 24/24 et fallait qu’une station-service y soit accessible. Grimsby fut l’exception, l’accès y est possible uniquement deux heures dans la journée lorsque les eaux sont au plus haut. Cela nous oblige alors à partir sur un créneau assez serré. Les prévisions météos étaient bonnes avec une mer calme pour les 110 miles pour nous rendre à Sunderland- 6 heure à une allure confortable de 18 nœuds dans le Rhéa.

Les pleins fait, nous quittons l’écluse à 10h et commençons notre route à travers l’estuaire de Humber avant de mettre le cap sur les cotes du Yorkshire. Je me sentais un peu coupable de ne pas aller dans Whitby qui est un très bel endroit et qui est réputé pour avoir les meilleurs Fish and Chips d’Angleterre.

Comme la mer se réveilla un peu, nous fûmes contraints de réduire la vitesse en dessous de 14 Nœuds. Nous avons été tentés de prendre un peu de répit mais décidions de continuer pour voir si l’était de la mer allait en s’arrangeant en allant plus vers la côte.

Les vagues ont effectivement faiblies nous autorisant à remonter la vitesse à 16 nœuds, nous passons Hartlepool jusqu’à Sunderland. L’entrée dans la rivière Wear se fit simplement et nous étions bientôt à l’entrée du port de Sunderland.

Ce port était tout petit, très propre, moderne et très pratique pour les bateaux de particuliers comme le nôtre. Il y avait même un bon restaurant italien sur place. Nous passons un coup de jet sur le bateau et ouvrons quelques bières fraiches pour nous lubrifier les amygdales.

 

De Sunderland à Edinburgh

C’était étrange de penser que nous quittions Sunderland, notre prochain port était Padstow dans les Cornouailles à 1200 miles d’ici ! Mais tout d’abord il y avait une petite chose à faire, le tour de la pointe de l’Ecosse. Cette étape nous mènera au-delà de Newcastle, sur la magnifique côte de Northumberland jusqu'aux îles Farne et sur Berwick-upon-Tweed en Écosse.

Le passage se fit sans incidents dans une mer relativement calme. Une fois au nord de la frontière, nous entrons dans le Fleuve noir et faisons les 26 miles pour rejoindre le Port Edgar, niché entre les deux ponts routiers juste au-delà du célèbre pont ferroviaire du Forth. Le directeur du port nous attribue une place de port et une fois sécurisés, nous nous dirigeons vers South Queensferry avec ses rues pavées pittoresques, où nous dégusterons un excellent fish and chips avec un vin blanc au Boathouse Bistro donnant sur le pont.

De Edinburgh à Peterhead

Les prévisions météos étaient les meilleures jusqu’à présent avec une mer calme et un petit vent dans le dos. Nous faisons les pleins et faisons route retour sur le Fleuve noir avant de prendre au nord à travers notre route prévue jusqu’à notre prochain stop à Peterhead à 23 Miles nautiques d’Aberdeen.   

 

 

C’était jusqu’à présent notre passage le plus simple. Je cale le moteur à 3400 TR/MIN en dessous du chemin de fer du pont de Forth Rail à une vitesse de 18/19 Nœuds. Je laisse l’accélérateur à ce régime durant tout le trajet jusqu’à ce que nous baissions notre régime en entrant dans le port de Peterhead 5h30 plus tard.  

J’ai dépensé quelques 2500 £ pour avoir mon Webasto chauffant sur mon bateau et je commençais à apprécier cet investissement. Nous étions peut-être fin mai mais dans la fin d’après-midi, les températures étaient très basses à environ 9°. Je devais alors mettre des gants pour pouvoir rincer à l’eau le bateau.

Nous demandions à quelques voiliers présents s’il y avait un bon restaurant dans le port, les réponses furent unanimes « non ». Nigel décide alors de se servir de son scooter électrique Xiaomi M365. On lui dit qu’un super marché se situait à 3.5 kilomètres de nous. Il partit alors chercher une tarte salée et une bonne bouteille de rouge.  

Nigel était de retour dans les 30 minutes avec un sac bien chargé de courses et 4 bouteilles d’eau de deux litres. Quel outil génial ce scooter !! C’était parfait pour un petit bateau comme le nôtre. Nous apprécions notre tarte de chez Aldy ainsi que le rouge, robuste, approprié à la situation en regardant un incroyable talent sur notre ordinateur. Nous profitions de la vie!

Le jour suivant, avec la météo qui s’est détériorée et le moment le plus difficile de notre périple qui arrivait nous décidions de laisser le bateau ici pour quelques jours et de rentrer à la maison jusqu’à ce que le temps se calme. Nous prenions un taxi jusqu’à Aberdeen avec des prix très réduit grâces à nos cartes vermeilles et nous étions à la maison à 21h. Presque à l’opposé du pays. Cela nous a facilement fait songer à pourquoi pas plus de personnes ne s’aventurent pas plus au nord avec leurs bateaux. C’est si facile.

De Peterhead à Wick

Après une pause de 3 semaines, le temps semble s’être remis à la normal. Nous retournons alors à Peterhead pour finaliser notre tour d’Ecosse et finir notre tour de l’Angleterre dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

J’ai profité de cette pause pour m’acheter mon propre scooter pour rallier plus facilement les pontons visiteurs éloignés des douches et des magasins locaux.

Start Me Up, mon Rhéa 850 Timonier semble avoir également apprécié ses vacances et je constatais avec plaisir que les mouettes de Peterhead ne s’en étaient pas servie de cible pour y faire leurs besoins. Je me suis rendu à la capitainerie du port pour régler notre facture de 240£, ce qui semble être un très bon prix comparé à la côte sud !

Le manager du port, Keith, était vraiment serviable et était intrigué par notre aventure et avait entendu parler de notre levée de fonds pour la charité. Il appela alors le capitaine du port. Quelques secondes plus tard, nos dépenses pour le port se sont transformées en don pour notre cause. Merci à Keith et à tout le port de la baie de Peterhead !  

Les prévisions météos semblaient être assez bonnes pour faire notre bon de 70 Miles à travers le Moray Firth jusqu’à Wick. C’était vraiment le point le plus au nord dans mer du Nord. La grosse houle potentielle qui venait du nord créé par des tempêtes au-delà de la Norvège était préoccupant. Nous commençons à nous demander si la « légère» mer écossaise est plutôt moins légère que celle du Solent.

 

Dans tous les cas, nous remettons du gasoil dans le bateau, demandons la permission au port de sortir et de nous diriger vers le nord avec un vent du sud est qui nous faisait giter sur tribord. Cela durera 9 miles jusqu’à ce que nous passions Fraserburgh et que nous tournions au nord est autour de Wick en rendant notre route plus confortable sur la mer en suivant le courant. Nous prévoyons notre passage du Moray Firth dans une belle météo mais avec une brume qui nous réduit la visibilité.

Après une navigation sans encombre de 60 miles nautiques et à une petite douzaine de miles de Wick, un très grand champ marin d’éoliennes apparu sur notre écran, mais rien en visuel. Le brouillard devenait de plus en plus important et où le traceur nous montrait ces éoliennes, nous n’y voyions rien. Nous en concluons donc que celles-ci étaient référencés sur les cartes mais pas encore construites.

Plus de vent!

Nous décidions d’aller en plein milieu de cette ferme d’éoliennes fictives, en plein dans la zone dans laquelle nous étions supposés les trouver. Tout à coup, nous nous mettons à entendre un grand sifflement. Je place mon oreille contre la timonerie, le son était encore plus présent ! Tout à coup, je vois une énorme éolienne sortir du brouillard ! Une autre apparue côté bâbord. Une autre encore à tribord. Nous choisissons alors prudemment notre chemin à travers ces véritables tours Eiffel.

Après que nous soyons passés à travers ce que je connais maintenant comme étant le champ d’éolienne de Beatrice Array, où chaque pied mesure plus de 100 mètres de haut et dont le diamètre des rotors atteint plus de 154 mètres.

Après ce long moment de stress, nous avons enfin joint l’entrée du port de Wick, le brouillard était alors aussi épais que de la soupe. Sans radar, avec notre traceur, nous pouvions voir sur le système AIS qu’il n’y avait qu’un seul bateau devant nous qui se dirigeait également vers le port.

Ce n’est jamais très drôle de se rendre dans un port inconnu dans un tel brouillard avec un fort vent d’est et nos guides nous indiquant qu’il est « dangereux d’entrer dans ce port avec un vent d’est au-dessus de force 4 » à cause d’une manœuvre assez rude sur bâbord pour emprunter la petite entrée. Nous faisons notre approche avec précaution et négocions le tournant en nous référant au traceur qui nous indiqua exactement ce qu’il fallait où il le fallait.

Le Capitaine du port était là pour nous accueillir sur notre ponton, positionnant une flotte de bateaux montrant haut leurs couleurs en l’honneur de la célébration annuelle du Wick RNLI Lifeboat station party. Le capitaine du port nous assura qu’il ne fallait absolument pas louper cette soirée. Nigel n’avait pas besoin de plus d’encouragement pour être partant mais tout d’abord nous nous dirigeâmes vers le centre de Wick boire une bière et manger une tarte salée.

C’était une bonne chose d’avoir rempli nos estomacs avant d’y aller puisque cette fameuse soirée n’avait pas été survendue ! Ni l’un ni l’autre avions déjà vu autant d’alcool disposé sur une table ! Les spiritueux étaient alignés par douzaine, des sceaux de glaces, des sceaux de bières où nous pouvions trouver toutes les bières possibles et imaginables. De l’autre côté, on trouvait un grand barbecue qui servait des hamburgers et saucisses locales. Que pouvions nous demander d’autre ?

“où devons-nous payer” demanda Nigel. « Mettez simplement quelque chose dans la boite » lui répondit le responsable de la station juste avant de nous demander si nous souhaitions faire un tour de la station. Nous le souhaitions évidemment ! le tour incluait une photo spectaculaire du port étant englouti par des vagues énormes lors d’une tempête venant de l’est au début des années 2000. C’était simplement le type d’image que nous ne souhaitions pas voirejuste avant de repartir le lendemain pour attaquer le redoutable Pentland Firth.

Une donation, petite ou grande, pour tout ce qu’il y avait en alcool ou en nourriture qu’il était possible de consommer tout au long de la nuit lors de cette soirée était sans importance. Les 300 convives présents à la soirée en ont réellement eu pour leur argent ! Nous sommes rentrés au bateau vers 2 h du matin. Ce n’était pas une préparation idéale pour notre trajet du lendemain, très exposé à la côte nord de l’Ecosse, mais nous étions heureux d’en avoir profité autant que nous le pouvions !  

Est ce que notre duo d’intrepides survivra au Cape Wrath au nord de l’Ecosse ? Réponse le mois prochain. 

Many thanks to our friends from Motor Boat and Yachting for this nice article : https://www.mby.com/cruising/cruising-britain-27ft-boat-grimsby-wick-109079

Date
  • 28-02-2020